"Avec le président de la République, on fait tout ensemble." A la tête de l’UMP depuis trois jours, Jean-François Copé a pris le parti d’assumer largement sa mise sous tutelle. "Je ne suis pas dans la logique d’être totalement libre ou prisonnier", prévenait-il dès mercredi ceux qui guettaient en vain les premières étincelles entre l’Elysée et la rue La Boétie. Scénario hautement improbable il y a encore quelques mois, Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé ont "topé" dimanche dernier. Objectif 2012, comme le matraque depuis mardi le nouveau secrétaire national de l’UMP.
"D’ici à trois mois, il aura copéisé l’UMP"
"Pour la première fois, il y a une conjonction d’intérêts entre le président de la République et lui. Jean-François doit le soutenir s’il veut avoir une chance pour 2017", observe un député sarkozyste. Mercredi, lors du bureau politique qui l’intronisait, Jean-François Copé a pu mesurer la force de sa nomination élyséenne.
Dans un concert parfait, ses anciens ennemis ont chanté ses louanges. "Un bal des faux culs, ceux qui avaient demandé la tête de Xavier Bertrand félicitaient celui-ci pour son travail et ceux qui ne voulaient pas de Copé l’accueillaient chaleureusement", expose un participant. Le lendemain, le nouveau secrétaire général a réuni le personnel. "Il a été maîtrisé et rassurant et a redit qu’il n’y aurait pas de chasses aux sorcières, raconte un cadre. Il a dû tirer les leçons de son arrivée à la tête du groupe à l’Assemblée, il y a trois ans, il avait eu du mal à se faire accepter. Là, il procède à la Chirac avec une grosse opération de séduction. D’ici à trois mois, il aura copéisé l’UMP."
Déjà une nouvelle ère s’annonce, au moins sur la forme. L’UMP parlera aux journalistes le mercredi, par la voix de son leader. Frédéric Lefebvre est entré au gouvernement, Dominique Paillé dit, lui, être "en négociations" avec le nouveau chef. Pour le porte-parole, le nom de Rama Yade a été évoqué cette semaine. L’ancienne secrétaire d’Etat aux Sports est pourtant catégorique: "Personne ne me l’a proposé, ni à l’Elysée ni au parti." Après la nomination de Marc-Philippe Daubresse et d’Hervé Novelli, deux recalés du remaniement, comme secrétaires généraux adjoints, Jean-François Copé devrait dévoiler le reste de l’organigramme de l’UMP lors d’un conseil national prévu à la mi-décembre. Mais il devra aussi compter, autre contrainte, avec l’appétit de ses amis historiques. Les ministres Bruno Le Maire et François Baroin lui ont fait savoir qu’ils entendaient jouer un rôle dans le parti.
Source: LeJDD.fr