vendredi 5 novembre 2010

Ces ministres qui chantent les louanges de François Fillon


La déclaration de François Fillon, mercredi soir, a délié les langues de ses ministres: Dominique Bussereau, Luc Chatel et Nadine Morano, entre autres, ont explicitement manifesté leur attachement à l'hôte de Matignon. (Crédits photo : Le Figaro)


S'il n'y a pas de «fillonnistes», le premier ministre ne manque pas de supporteurs. 

«Un excellent premier ministre», «un homme accessible et fiable», un chef de gouvernement qui «coche toutes les cases». François Fillon aussi a ses supporteurs. Dans l'opinion et dans la majorité. Mais aussi au sein du gouvernement. Un paradoxe pour celui qui, comme tient à le rappeler un conseiller de Matignon, «n'a jamais voulu créer de clan ou faire émerger un courant filloniste, si ce n'est celui qu'il compose avec la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot ».
Jusque-là, les supporteurs de Fillon étaient plutôt discrets. Le discours qu'il a prononcé mercredi soir, dans lequel il a signifié son souhait de rester à Matignon, parce que «l'on ne gagne rien à changer de cap », a eu pour effet de délier les langues ces dernières vingt-quatre heures. «80 à 90% des ministres sont pour Fillon, assure ainsi le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau. Cela ne veut pas dire qu'ils ont de mauvaises relations avec Jean-Louis Borloo.» Le raffariniste Bussereau, qui travaille directement sous les ordres de Borloo mais a choisi de partir lors du prochain remaniement, ajoute: «En ce qui me concerne, je suis plutôt pour que Fillon reste à Matignon. On n'est pas obligé de préférer l'un et d'être fâché avec l'autre.» Nadine Morano, qui a parfois des relations orageuses avec François Fillon, n'est pas en reste: «Fillon est un excellent premier ministre. Si j'ai besoin de lui parler, il me rappelle dans la journée ou dans l'heure qui suit. C'est quelqu'un d'accessible et de fiable», affirme la secrétaire d'État à la Famille. Et Borloo? «Il a aussi des qualités », répond-elle, bien plus évasive.


«Pas besoin de tournant!» 

En coulisses, d'autres ministres ne cachent pas leur préférence pour Fillon. Sans aller toutefois jusqu'à se découvrir. «Si j'étais un examinateur de premier ministre, je laisserais Fillon à Matignon. Il coche toutes les cases: la loyauté vis-à-vis du président, le soutien des parlementaires, l'efficacité», énumère un ministre. Ses soutiens, Fillon les trouve jusque dans le petit cercle des membres du gouvernement dont les noms ont été cités, à un moment ou à un autre, pour le remplacer. Il en est ainsi de Luc Chatel, le ministre de l'Éducation et porte-parole du gouvernement, qui s'est récemment attiré les foudres de Jean-Louis Borloo en défendant bec et ongles le bilan social de la première partie du quinquennat. «J'entends parler, ici ou là, de virage social, avait-il déclaré, dimanche dernier sur France 5. Quand le cap est bon et qu'il est tenu, il n'y a pas besoin de tournant! Il n'y a pas besoin de virage!» «Le président de la République et le premier ministre ont fixé en 2007 un cap social extrêmement ambitieux! » avait-t-il ajouté, avant d'énumérer le RSA, l'augmentation du nombre de logements sociaux construits, les mesures sociales prises au début de la crise. Puis Chatel a conclu: «Le gouvernement n'a pas attendu l'automne 2010 pour avoir une politique sociale ambitieuse et audacieuse.»
En fait, beaucoup de ministres n'ont pas goûté l'offensive récente des pro-Borloo et, en particulier, les déclarations de la secrétaire d'État à la Politique de la ville, Fadela Amara, comparant François Fillon à «un bourgeois de la Sarthe». «Il faut respecter les institutions, rappelle le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire. Quand on critique le premier ministre, on remet en cause l'unité de la majorité.» Un autre ministre est encore plus lucide et grinçant: «Les pro-Borloo devaient se montrer parce qu'ils ne sont pas si nombreux que ça.»


Source: Le Figaro
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