Les 20 et 27 mars, le parti majoritaire devra mobiliser son électorat et éviter le vote sanction souhaité par le PS.
Dès son intronisation, mi-décembre, Jean-François Copé avait prévenu: il ne serait pas comptable du résultat de l'UMP aux cantonales. «Le coup est parti!», soupirait-il, tout en promettant de «faire de (son) mieux» pour que les candidats choisis sous le règne de son prédécesseur, Xavier Bertrand, «obtiennent le meilleur score possible». Ce manque d'enthousiasme est largement partagé au sommet du parti majoritaire, comme l'a montré le bureau politique qui s'est tenu mercredi matin. C'était la première fois que le nouveau secrétaire général mettait le scrutin des 20 et 27 mars à l'ordre du jour de la réunion hebdomadaire de l'exécutif de l'UMP. «Bien sûr, on a eu l'éternel débat sur enjeu national ou enjeu local», a-t-il résumé ensuite à l'intention de la presse, en laissant entendre qu'il accordait à la question une importance toute relative.
C'est pourtant ce point qui a donné lieu à la discussion la plus animée, mercredi, dans le huis clos du bureau politique. Marc Laffineur, qui s'occupe toujours de la formation des élus à défaut de connaître sa nouvelle affectation, a reflété un sentiment unanime en expliquant que «l'abstention ne serait pas forcément un inconvénient» pour la majorité. Ce qui ne l'a pas empêché d'attirer l'attention de l'auditoire sur «les agriculteurs, qui sont très démobilisés». C'est tout le paradoxe auquel se heurte la droite: elle doit convaincre son électorat traditionnel de se rendre aux urnes, sans pour autant faire de ses candidats des cibles potentielles du vote sanction espéré par la gauche au niveau national.
Pour Dominique Bussereau, candidat à sa succession à la présidence du conseil général de Charente-Maritime, «l'affichage d'une étiquette politique, c'est la chose à ne pas faire dans les cantons». Bruno Le Maire ne partage pas cette analyse et l'a fait savoir en répliquant sur un ton sec à son ancien collègue des Transports: «Dans un département de reconquête, quand l'opposition n'assume pas son étiquette politique, ça me gêne!» Jean-Pierre Raffarin a tenté un compromis: «Ce débat est très classique. La dépolitisation sert les équipes en place. Pour conquérir, il faut sortir l'étendard.»
Mais sur quels thèmes? Jean-François Copé a rappelé que l'UMP allait tenir trois conventions, sur la «compétitivité», qui englobe les conditions de travail, les 35 heures et la délocalisation; «l'exercice des cultes et la République laïque» et une «justice sociale efficace». Des domaines dans lesquels il a exhorté les dirigeants de la majorité à surmonter leurs divergences, au moins le temps de l'élection, en lançant à la cantonade: «On n'a pas vocation à partir en vacances ensemble, mais là, il faut jouer ensemble!»
«Les présidents socialistes de conseil général invoquent tous le désengagement de l'État. Ce sera le thème de la campagne nationale du PS», a prédit Nadine Morano, en conseillant de riposter sur ce que le gouvernement a «à vendre» au niveau départemental. La secrétaire d'État à la Formation professionnelle a cité la prise en charge de la dépendance, prochaine grande réforme à l'agenda gouvernemental, qui devra être mise en œuvre par les départements, mais aussi la protection de l'enfance et l'autoentrepreneur
Source : Le mouvement Populaire