Plusieurs ministres ou anciens ministres, dont Christine Lagarde, pourraient tenter en 2012 de décrocher l'un des onze sièges de députés représentant les Français expatriés.
C'est l'une des principales nouveautés des prochaines législatives. En 2012, les Français résidant à l'étranger seront appelés pour la première fois à voter pour leurs onze représentants à l'Assemblée. Un membre du bureau politique de l'UMP le reconnaît sans ambages: «C'est une occasion à ne pas manquer pour nous.» Et pour cause. Sur quelque 1,3 million de Français inscrits sur les registres consulaires, seuls 340.000
ont voté à la dernière présidentielle. Mais ceux-ci se sont fortement prononcés pour Nicolas Sarkozy avec 54% des suffrages. Dans certaines des circonscriptions découpées par le gouvernement Fillon, ce vote tourne au plébiscite avec plus de 60% des suffrages. «Il faut tout de même relativiser, tempère le secrétaire national de l'UMP en charge des élections, Alain Marleix. La projection des résultats de 2007 sur certaines circonscriptions ne donne qu'une avance de quelques centaines de voix.» C'est vrai pour la troisième circonscription qui regroupe le Royaume-Uni, l'Irlande, les Pays baltes et leurs voisins scandinaves où 142 voix seulement séparent Nicolas Sarkozy de Ségolène Royal.
Mais le découpage d'autres circonscriptions joue plutôt en faveur de l'UMP si l'on se réfère toujours aux résultats de 2007. L'adjonction de Monaco dans la circonscription qui comprend l'Espagne, le Portugal et Andorre renforce l'avance de Nicolas Sarkozy de 51 à 54%. Les électeurs vivant en Israël, qui ont plébiscité l'actuel président de la République en 2007 avec près de 90% de leurs suffrages, font basculer à droite la circonscription qu'ils partagent avec l'Italie, la Grèce et la Turquie alors que sans eux, elle se serait prononcée à 53% pour Royal. «Nous avons établi ces circonscriptions en suivant les mêmes règles et avec le même soin que celles des autres Français», se défend Marleix qui a préparé la carte électorale quand il était secrétaire d'État à l'Intérieur. «Sociologiquement, les Français expatriés sont de toute façon plus proches de l'UMP que du PS», concède un expert du dossier qui estime ainsi que «neuf circonscriptions devraient revenir à la droite et deux à la gauche».
Pas étonnant, dès lors, qu'elles suscitent de l'appétit à droite. Gérard Pélisson, président de l'influente Union des Français de l'étranger, groupe majoritaire au sein de l'Assemblée des Français de l'étranger, se dit surpris «par le nombre étonnamment modeste des candidatures». Mais à l'UMP, on en a recensé «plus d'une cinquantaine». Parmi elles, quelques «têtes d'affiche» qui permettront un coup d'éclairage sur ces futures élections encore confidentielles. Christine Lagarde «est intéressée - et nous l'a fait savoir - par la première circonscription», qui regroupe les États-Unis et le Canada. Mais la ministre de l'Économie pourrait trouver sur son chemin Guy Wildenstein, héritier de la dynastie des marchands d'art et soutien de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, tout juste réélu à l'Assemblée des Français de l'étranger.
Autre membre du gouvernement tenté, Thierry Mariani, qui souhaite troquer les quelque 950 kilomètres carrés de sa circonscription du Vaucluse contre les 50 millions de kilomètres carrés de la 11e circonscription qui comprend l'essentiel du continent asiatique et l'Océanie. «C'est une aventure nouvelle. Il y a tout à faire, tout à inventer. La campagne va démarrer véritablement en 2011. Il faudra définir des règles spécifiques en matière de transports, car certaines circonscriptions sont immenses, et fixer des plafonds de dépenses, qui ne peuvent pas être les mêmes qu'en métropole», explique Mariani, secrétaire national de l'UMP en charge des Français de l'étranger.
Le directeur de cabinet de Luc Chatel au ministère de l'Éducation, Philippe Gustin, est lui pressenti pour la 7e circonscription qui regroupe l'Allemagne et les pays d'Europe centrale. On parle aussi de l'ancien garde des Sceaux, Pascal Clément (dont la circonscription dans la Loire a été redécoupée), de Dominique Paillé pour la circonscription Benelux, de l'ancien ministre chiraquien Jacques Godfrain ou de l'ancien juge d'instruction Alain Marsaud battu aux législatives de 2007 dans la Haute-Vienne. L'UMP, compte tenu de la taille des circonscriptions, souhaite en tout cas boucler des pré-investitures dès ce printemps. «Il faut que nos candidats aient le temps de faire campagne pour certains dans plusieurs dizaines de pays», explique un responsable du parti présidentiel. Mais des pré-investitures seulement pour ne pas tomber sous le coup de la législation des frais de campagne qui peuvent remonter un an avant la date de l'élection.
Source : Le Figaro
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