mercredi 12 janvier 2011

Copé : «On ne nous empêchera pas de débattre»

INTERVIEW - Le secrétaire général de l'UMP défend la position de Christian Jacob sur le statut à vie des fonctionnaires face à François Fillon.

LE FIGARO. - François Fillon vient de recadrer le débat sur les 35 heures. Regrettez-vous de l'avoir lancé?

Jean-François COPÉ. - Pas du tout. Je rappellerai simplement la règle du jeu: gouvernement et parti, chacun est dans son rôle. Celui de François Fillon est d'animer notre équipe gouvernementale, le mien est de le soutenir et de permettre à notre parti de débattre de tout, sans exclusive ni interdits. C'est ma feuille de route. Ce n'est pas moi qui vais empêcher le gouvernement de faire son travail, bien au contraire. Vous ne m'entendrez jamais dire d'une mesure du premier ministre qu'elle est inutile. En revanche, chacun peut librement avoir son avis sur l'action de l'autre sans que cela soit un drame.


Mais vous avez parlé de «jurisprudence burqa». Espérez-vous que l'exécutif change d'avis sur les 35 heures, comme il l'a fait sur la burqa?

La différence avec la burqa, c'est que le débat sur les 35 heures concerne le projet pour l'élection présidentielle de 2012, pas l'agenda gouvernemental immédiat. Que François Fillon ne veuille pas toucher aux allégements de charge, je le comprends. Sur les 35 heures, nous sommes dans les temps pour la présidentielle. Le débat sur la valeur travail sera essentiel.

François Fillon a aussi jugé «inutile» le débat lancé par Christian Jacob sur la fonction publique. Allez-vous le poursuivre?

Là encore,François Fillon a donné son avis, qui est respectable. Je n'ai aucun problème avec cela. Mais je dois également prendre en compte l'avis des Français. Or, les études d'opinion montrent qu'ils s'intéressent beaucoup à des sujets comme les 35 heures ou à l'avenir de la fonction publique et qu'ils demandent que ces débats aient lieu à l'occasion de la présidentielle. Dans ces conditions, au nom de quoi devrions-nous nous empêcher de débattre? François Fillon ne me l'a d'ailleurs jamais demandé. Au contraire à chaque fois que je parle avec lui, il m'encourage à ouvrir tous ces débats.

La proposition de Christian Jacob va-t-elle être reprise par le parti?

Nous allons constituer un groupe de travail sur le sujet. Il me paraît de bon sens de s'interroger sur la possibilité pour les fonctionnaires sans remettre en cause leur statut de faire une partie de leur carrière dans le privé, et pour les salariés du privé de travailler au service de l'État. Qui pourrait être contre? Je crois savoir d'ailleurs que Christian Jacob et François Fillon ont aplani leur malentendu.

Xavier Bertrand va-t-il être associé aux débats de l'UMP sur le temps de travail, comme il vous l'a demandé?

Il est tout à fait normal que nous associons le ministre du Travail à nos débats sur des sujets comme notre compétitivité ou notre organisation du temps de travail. Je suis d'autant plus heureux de sa demande qu'au départ il était totalement hostile à ce qu'on puisse en parler. Il a même dit que ce débat c'était «niet» ! Il comprend maintenant que notre détermination à avancer est totale, c'est une excellente nouvelle.

Que vous inspirent les primaires du PS?

C'est un système dont on voit chaque jour les inconvénients: querelles de chefs, bagarres sourdes entre les différents courants, qui n'ont plus rien à voir avec le débat d'idées… Je préfère de loin notre méthode: la coproduction dans l'action par toutes les sensibilités de notre famille. Parfois ça cogne un peu, mais ça se termine toujours bien!

Nicolas Sarkozy a-t-il profité de votre voyage aux Antilles pour vous faire connaître ses souhaits concernant l'UMP?

Je lui ai présenté dans le détail le plan de route que nous avons préparé, et il m'a réitéré son soutien très amical et ses encouragements. Nous appliquons aujourd'hui à la lettre le programme que j'ai présenté au conseil national le 11 décembre dernier. La semaine prochaine, nous installerons le conseil des clubs et des think-tanks, que je présiderai. Avec eux et avec les militants, nous allons élaborer le projet pour la présidentielle que nous remettrons à Nicolas Sarkozy à l'automne.
Source : La Majorite Presidentielle
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