Le patron du parti présidentiel entend préparer sa formation pour 2012Le nouveau secrétaire général de l'UMP a annoncé, mercredi, la poursuite de la réorganisation du parti du président Nicolas Sarkozy avec un seul mot d'ordre : tout pour les élections présidentielle et législatives de 2012. Il en ira ainsi des ressources financières du parti, a précisé Jean-François Copé lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion hebdomadaire du bureau politique. "Nous avons pris la décision de faire un très gros travail de réduction des coûts de fonctionnement avec l'idée que l'essentiel des recettes et des dépenses doit être consacré à la campagne présidentielle et législative", a-t-il dit. "Ce qui veut dire que tout ce qui ne sera pas utile pour cela sera soit supprimé, soit reporté", a-t-il ajouté.
Jean-François Copé a assuré que cela ne concernait pas les effectifs salariés du parti tout en précisant que des fonctions seraient "revues". Il a cité l'exemple des services internet du parti, qui devront être complètement "revisités", et annoncé une réduction des dépenses consacrées aux réunions, comme celle du conseil national de l'UMP, prévue samedi, ou les conventions. Jean-François Copé a confirmé sa volonté d'imposer sa marque sur le parti présidentiel. Le bureau politique, qui se réunira tous les mercredis matin de 8 h 30 à 9 h 30, sera "le lieu premier de la gouvernance du parti", a-t-il ainsi déclaré. Il a annoncé son intention de faire du conseil national de l'UMP le parlement du parti, avec un fonctionnement calqué sur celui de l'Assemblée nationale où il était le patron des députés UMP jusqu'à sa désignation au poste de secrétaire général.
PLAN DE BATAILLE
Il y aura ainsi des commissions thématiques à l'image des neuf commissions de l'Assemblée et la prochaine réunion du conseil donnera lieu à une séance de questions à l'exécutif du parti, à l'instar des questions d'actualité au Palais-Bourbon. Ce seront des questions "totalement libres", a-t-il promis. Il suffira aux membres du conseil national désireux de poser une question de "lever le doigt" et il y aura deux minutes par question et deux minutes par réponse, a-t-il précisé. Cet exercice sera précédé samedi d'une séance de travail avec des experts sur l'état de l'opinion, les réformes, la comparaison avec l'Allemagne, etc., a ajouté Jean-François Copé. C'est le Premier ministre, François Fillon, qui conclura ce premier conseil national de l'ère Copé.
Le nouveau secrétaire général de l'UMP a, d'autre part, réaffirmé sa volonté "d'ouvrir les portes et les fenêtres" et de mettre en place un "plan de bataille très volontariste". Les clubs et cercles de réflexion proches de l'UMP, sans nécessairement en être membres, seront fédérés par un conseil qui tiendra sa première réunion le 18 janvier et établira une liste de sujets à débattre sur les six premiers mois de 2011. Il y aura ainsi tous les quinze jours ou trois semaines une réunion thématique. "L'idée est que ça bouillonne, et cela jusqu'à l'été", a expliqué Jean-François Copé. L'UMP fera la synthèse pendant l'été 2011 et organisera ses propres forums en septembre-octobre pour bâtir une plate-forme qui sera remise à Nicolas Sarkozy en octobre-novembre.
"COURAGE, RASSEMBLEMENT, OUVERTURE"
Le nouveau patron de l'UMP a également dit vouloir ouvrir l'UMP sur l'extérieur, avec des "comparaisons internationales à tous les étages", pour sortir du simple débat franco-français. Le projet politique qui sortira de ces débats, a-t-il estimé, devrait s'articuler autour de trois piliers résumés en trois mots : "courage, rassemblement, ouverture (au monde)". "Il va falloir avoir avec les Français un débat sur comment faire pour que notre croissance soit portée non plus par de la dépense publique, que nous n'avons plus les moyens de financer, mais par travailler plus et donc travailler mieux, dans de meilleures conditions", a-t-il ajouté.
Enfin, Jean-François Copé a confirmé sa volonté de faire participer toutes les sensibilités du parti présidentiel à ses différents organes de direction. "Tous les postes à responsabilités de cette maison seront cogérés à trois", a déclaré le patron de l'UMP, lui-même flanqué d'un adjoint centriste, Marc-Philippe Daubresse, et d'un autre, libéral, Hervé Novelli. Il a également dit être "très preneur" d'une participation de l'ex-secrétaire d'État aux Sports Rama Yade à l'équipe qui traitera, au sein de l'UMP, les questions de cohésion sociale.
