Accompagné de Jean-Pierre Raffarin, le secrétaire général de l'UMP entend profiter d'un déplacement en Chine pour imprimer sa marque à la tête du parti, il a entre autre rencontre, à Pékin, mercredi, le vice-premier ministre Li Keqiang appelé à devenir premier ministre.
En signant un mémorandum avec le Parti communiste chinois (PCC), en octobre 2010, quand il était secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand avait mis sa famille politique en émoi. À peine plus de quinze jours après avoir pris sa succession, Jean-François Copé veut profiter d'un déplacement en Chine, prévu de longue date, pour imprimer sa marque à la tête du parti présidentiel. Avec lui, c'est promis, une ère «de courage, de rassemblement et d'ouverture au monde» commence à l'UMP.
Le nouveau secrétaire général est arrivé hier à Pékin avec Jean-Pierre Raffarin. C'est la cinquième fois que Copé vient en Chine. Raffarin, lui, en est à sa cinquième visite… de l'année. Le meilleur ami français des Chinois est tout disposé à mettre son réseau au service de ce «jeune leader», pour reprendre le nom de l'un des programmes de sa fondation, Prospective et Innovation. Ce sont les autorités de Pékin qui lui ont demandé de lui amener Jean-François Copé, qu'elles ont apparemment repéré depuis plusieurs années.
Ravi que son mentor le présente à «la génération des futurs dirigeants chinois», Copé pourra, fait rare au cours d'une même visite, s'entretenir avec deux des neuf «empereurs», les neuf membres du comité permanent du bureau politique, l'instance suprême du PCC. Dès son arrivée, il a été reçu par le vice-ministre Chen Fengxiang, n°2 du département international du parti. Son hôte lui a remis une lettre de félicitations pour sa désignation à la tête de l'UMP signée du n° 1 du secteur, actuellement aux États-Unis.
D'emblée, Chen Fengxiang a regretté que rien ne se soit passé après la signature du fameux mémorandum avec Xavier Bertrand. Il s'est dit «persuadé que les nouveaux dirigeants de l'UMP feront beaucoup mieux que leurs prédécesseurs». «Il y avait un peu de malice là-dedans », s'est esclaffé Jean-Pierre Raffarin, tandis que Jean-François Copé jouait l'étonnement devant la volonté de rupture manifestée par ses interlocuteurs. «Mais j'ai été patriote, a-t-il tenu à préciser à l'issue de l'entretien. J'ai dit qu'apporter ma pierre n'aurait pas été possible s'il n'y avait pas eu d'autres pierres avant.»
Il a su, aussi, trouver des mots qui sont allés droit au cœur de ce dignitaire du PCC sur l'importance de «donner du temps à la relation» ou, encore, sur la nécessité de «mieux se connaître, pas pour juger, mais pour comprendre». Le secrétaire général de l'UMP a fait valoir que c'était la seule façon d'appréhender «les différences d'approche sur des problèmes comme celui de l'intégration des minorités, des religions et des libertés».
«Faire vivre la relation par des rendez-vous réguliers»
Outre des compliments sur sa «connaissance du peuple chinois et de sa culture», Jean-François Copé a rapporté de cet échange ce qu'il en espérait: un accord de principe pour «faire vivre la relation par des rendez-vous réguliers, notamment au niveau des clubs et des think-tanks». Il a été invité à revenir en Chine avec une délégation UMP en 2011. Tous ces échanges devraient nourrir la plate-forme du candidat Sarkozy.
À plus longue échéance, Copé entend aussi faire de l'UMP le moteur d'une «relation à trois entre l'Europe, la Chine et les États-Unis, au niveau des partis au pouvoir». Selon Jean-Pierre Raffarin, qui participait à l'entretien, cette idée a été «chaleureusement accueillie » par l'«empereur» Li Keqiang, actuellement vice-Premier ministre et programmé pour être premier ministre en 2012. Les visiteurs français ont accompli auprès de lui la partie la plus urgente de leur mission: «vendre» l'approche sarkozyste du prochain G20. Ils ont quitté Li Keqiang avec la conviction que la Chine «soutient l'agenda et les priorités de la présidence française». Vérification à l'ouverture du sommet le 3 novembre 2011.
Tous ces échanges devraient nourrir la plate-forme du candidat Sarkozy.
Source : Le Figaro.
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