Accueilli comme une rock star lors de son déplacement en Côte d'Ivoire, l'ancien judoka se défend de draguer les voix des Français de l'étranger (environ 2 millions) pour 2012.
Quand il arrive avec la délégation française sous la tente qui abrite la cérémonie du 14 Juillet, à Abidjan (Côté d'Ivoire), on ne voit que lui. Il dépasse ses collègues ministres, Pierre Lellouche (Commerce extérieur) et Henri de Raincourt (Coopération), de deux bonnes têtes. Et est accueilli comme une rock star. «Tu le reconnais ?» lance une dame à son amie, avant de se lancer aux trousses du nouveau secrétaire d'État aux Français de l'étranger. Tous veulent leur photo avec le double champion olympique de judo. «Cette nomination est la meilleure idée de Sarkozy, s'ébaudit Lellouche, qui observe ce manège avec une pointe d'envie. Douillet est un étendard publicitaire pour nos couleurs.»
Onze députés à élire en juin 2012
En revanche, tous les Français d'Abidjan ou de Libreville rencontrés par Douillet ne connaissent pas la teneur exacte du rôle que doit jouer le nouveau ministre, qui effectuait dans le sillage de François Fillon son
quatrième déplacement depuis sa nomination (après le Congo, Durban et New York). Élu d'abord député UMP des Yvelines en 2009, l'ancien judoka se défend de draguer les voix des Français de l'étranger (environ 2 millions) pour 2012. Pourtant, sa mission consiste bien à faire connaître au gouvernement ce que vivent les Français de l'étranger, mais aussi à vanter les actions du gouvernement auprès des Français de l'étranger, qui éliront pour la première fois onze députés aux élections législatives de juin 2012.David Douillet se défend aussi contre les procès en illégitimité : «Le sport est un biais comme un autre pour s'initier à certaines valeurs», plaide-t-il. «Il vient d'un village normand de 600 habitants, il a été élevé par sa grand-mère, il a été champion du monde… Mais on voudrait qu'il ait fait l'ENA !» s'agace un conseiller, qui dénigre «cette gauche qui fait l'apologie du système français de reproduction des élites». Pour Douillet, la campagne ne fait que commencer.