lundi 18 juillet 2011

2012 : le jeu s'équilibre entre Sarkozy et les socialistes

Selon un sondage réalisé par CSA, le chef de l'État serait en tête au premier tour.

«Nous ne sommes pas plus euphoriques quand les sondages montent que déprimés quand ils descendent», jure Franck Louvrier, chargé de la communication élyséenne. Officiellement, il n'y a donc pas eu de «haka» victorieux après lecture de la dernière livraison d'un sondage CSA pour BFMTV-RMC-20 minutes, parue mercredi. Dans cette enquête, Nicolas Sarkozy (27%) passe devant Martine Aubry (25%) au premier tour et fait jeu égal avec François Hollande (26%). Quant à Marine Le Pen, même si elle reste très haut, à 17%, elle ne semble plus, pour le moment, en position d'accrocher les deux partis de «l'établissement», selon la vieille formule de son père.



Depuis la mi-mai, et même un peu avant l'interpellation de Dominique Strauss-Kahn, les capteurs d'opinion à l'Élysée décelaient le retour d'une brise favorable. Mais sans traduction vraiment lisible dans les baromètres et les sondages. Or, l'enquête CSA redonne à Nicolas Sarkozy une «pole position» au premier tour. Cela n'avait pas eu lieu depuis plus de six mois, autant dire une éternité. «Cela n'a aucune valeur prédictive, c'est une indication sur le climat du moment qui permet de calmer les esprits inquiets de la majorité», tempère un visiteur régulier du chef de l'État. «Depuis quelques semaines, on constate une baisse du bloc des électeurs à gauche, un tassement de Le Pen et un bloc à droite qui se redresse», confie un conseiller présidentiel. Surtout, «l'électorat du centre qui voulait voter DSK semble prêt à se reporter sur le président» veut croire ce dernier, en soulignant que cet électorat est avant tout «sensible au problème de la dette et de la compétence».

Car ce sont aussi les traits d'image du chef de l'État, mesurés régulièrement par l'Élysée, qui se sont redressés ces derniers temps. «Il est jugé plus apte à rassembler et crédible face à la crise», confie un conseiller. La crédibilité est un trait décisif pour l'Élysée: «Nicolas sait que s'il est réélu, ce ne sera pas parce qu'il est le plus aimé, mais parce qu'il est le plus crédible», résume un fidèle du chef de l'État. Reste le rassemblement. C'est pourtant, depuis le début du quinquennat, le maillon faible du président. Qu'il soit aujourd'hui jugé plus rassembleur validerait la stratégie de représidentialisation, scrupuleusement suivie depuis le mois de février. Mais c'est aussi la structuration progressive de l'offre pour 2012 qui desserre l'étau autour du chef de l'État. «On entre dans la période où il va être jugé en valeur relative, et non en valeur absolue», se félicite un conseiller.

«Cette bataille sera rude»
Si la prudence reste de mise à l'Élysée, il en va de même dans les écuries des présidentiables socialistes. Tous soulignent que «ce sera difficile». Même si le rejet du chef de l'État est encore fort, les socialistes ne s'attendent pas à une promenade de santé en 2012. «Personne ne croit que cela se terminera à 60-40 », commente un membre de la direction, en faisant allusion au résultat du second tour promis à Martine Aubry et François Hollande par les dernières enquêtes d'opinion.


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